5 podcasts à écouter quand on est une femme noire

Nous sommes le 8 mars ! C’est la journée internationale des droits des femmes. L’année dernière, j’avais profité de ce jour pour vous raconter l’histoire de l’afroféminisme en France.

Cette année, je vous recommande 5 podcasts à écouter si vous êtes une femme noire. Eh oui si vous l’ignoriez, les podcasts sont l’une de mes grandes passions et comme pour la littérature, j’aime écouter (entre autres bien sûr aha) des podcasts où je m’identifie en tant que femme noire et où je peux trouver des réponses à mes questions. Je suis fière de cette liste que j’ai concocté (sans vouloir me jeter des fleurs 😂) dans la mesure où elle représente une diversité de femmes noires d’âges, de classes sociales, d’origines et de personnalités variés. Mon cheval de bataille est de montrer que nous sommes essentiellement unies par le sexisme et le racisme que nous subissons. Au-delà de cela, nous sommes des personnalités singulières.

Me, my sexe and I

Je ne sais pas pourquoi j’ai découvert si tardivement l’existence de ce podcast😭. Son hôte n’est autre qu’Axelle Jah Njiké, qui compte trois podcasts à son actif dans lesquels on reconnaît son âme féministe et afropéenne. Dans Me, my sexe and I, elle invite à chaque épisode une personnalité noire (toujours des femmes) et l’interroge sur son intimité : éducation familiale, entrée dans la vie sexuelle, place de la couleur de peau dans les relations amoureuses, parentalité, etc. J’ai aimé le fait qu’elle n’invite que des femmes adultes qui ont entre la quarantaine et 71 ans – car personnellement c’est une parole que j’ai beaucoup moins l’habitude d’écouter. En somme, c’est un podcast qui ne laisse pas indifférent, voire qui peut être éprouvant à écouter tellement les épisodes sont poignants et peuvent faire écho à des expériences personnelles particulièrement douloureuses. Je salue le talent de podcasteuse d’Axelle qui a une voix très agréable à écouter et qui sait poser les bonnes questions au bon moment. Pour information, le podcast date de 2018 et comporte sept épisodes d’environ 1h.

Mes épisodes coup de cœur 🤎(c’était très dur de faire un choix) :

  • Episode 4 – Fatou. Fatou est une blogueuse beauté et surtout une des premières femmes noires françaises à tenir un blog dédié aux cheveux crépus. J’ai toujours adoré son blog et ses prises de position, ce n’est donc pas étonnant qu’elle se retrouve dans cette liste. Cet épisode permet de la découvrir dans son intimité, elle se confie notamment sur sa santé mentale.
  • Episode 6 – Gaëlle. Gaëlle est une blogueuse body-positive et une militante anti-grossophobie. Elle m’a beaucoup touchée dans cet épisode, en particulier dans la séquence où elle parle de sa grande sœur qui s’est suicidée.
  • Episode 7 – Christine. Christine est l’ancienne présidente du GAMS (le Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles et des mariages forcés). Elle revient dans cet épisode sur l’excision dont elle a été victime enfant.

Thé Noir

Un mot pour décrire ce podcast : rafraîchissant ! On y écoute deux amies Ndaya et Néné parler en long et en large de plein de sujets (sexe, argent, santé mentale, amitiés, famille, etc.). J’aime beaucoup d’une part l’énergie que dégagent ces deux femmes et d’autre part, je trouve très belle l’amitié qui les unit. Comme je vous l’expliquais dans cet article, il peut y avoir selon moi quelque chose de très précieux dans une amitié entre femmes noires et ce podcast le démontre parfaitement. Les épisodes sont très longs (entre 1h et 2h), ce qui laisse place à beaucoup de spontanéité et de profondeur dans les discussions.

Mes épisodes coup de cœur 🤎 :

  • Episode 14 : Es-tu des nôtres ? (les Introverties). En tant que grosse introvertie, je ne pouvais qu’apprécier cet épisode. J’ai l’impression que de plus en plus de personnes parlent publiquement de leur introversion et je pense que c’est important que des femmes noires en fassent partie dans une société qui a tendance à nous représenter comme des femmes très extraverties et exubérantes.
  • Episode 18 : Préjugés (sur les femmes noires bien sûr). On adore mettre les femmes noires dans des cases : si tu as grandi dans un milieu blanc, tu es une bounty qui finira avec un homme blanc ; si tu as une famille nombreuse, tu es une femme noire qui profite des alloc’ et ainsi de suite. Dans cet épisode, Ndaya et Néné passent en revue tous ces préjugés et y répondent avec une pointe d’humour qui leur est propre.
  • Episode 58 : Insatisfaction sexuelle. Dans cet épisode, Ndaya et Néné parlent de plaisir féminin. J’ai rarement vu des femmes noires parler librement de sexualité dans l’espace public (sans tomber dans l’hypersexualisation de la femme noire). Je crois en la force de la représentation, d’où l’importance d’avoir des modèles de femmes noires qui n’hésitent pas à briser les tabous sur ce sujet.

Noire et femme

Adeline Louison alias Nanoushka est une jeune femme d’origine martiniquaise, née et ayant grandi en France puis immigré au Canada en 2015. Dans ce podcast, elle nous raconte ses expériences de vie de femme noire. C’est le genre de podcasts qui se dévore car la majeure partie des épisodes sont plutôt courts (en moyenne 20 minutes) et abordent des sujets très variés mais en gardant ce fil rouge de la féminité et de la noiritude (si je puis dire). Je m’identifie personnellement beaucoup à elle car elle dit avoir créé ce podcast en partant du constat qu’elle partageait des expériences communes avec d’autres femmes noires (malgré la diversité des parcours de vie). C’est exactement pour la même raison que j’ai créé ce blog Noiritude il y a un an.

Mes épisodes coup de cœur 🤎 :

  • Saison 2 épisode 9 – La réconciliation avec mes cheveux. Tout est dans le titre. J’ai beaucoup aimé le fait que Nanoushka reconnaisse les privilèges qu’elle a eu en tant que femme noire aux cheveux frisés.
  • Saison 3 épisode 8 – De la rivalité à la sororité. Nanoushka nous parle de la rivalité entre femmes noires mais réaffirme malgré tout l’importance d’avoir des amies noires sur qui on peut compter dans son entourage.

Confidences capillaires

Notre rapport à nos cheveux occupe généralement une place centrale dans notre féminité noire. A mes yeux, c’est loin d’être un sujet banal ou superflu. Je me devais donc d’inclure dans cette liste un podcast dédié à la question capillaire. Dans Confidences Capillaires, on écoute effectivement des femmes aux cheveux dits texturés (bouclés, frisés ou crépus) s’exprimer sur leur parcours capillaire. A travers la diversité de leurs récits, on se rend compte à quel point l’acceptation de ses propres cheveux peut être un combat pour les femmes qui n’ont pas eu « la chance » de naître avec des cheveux de Raiponce. Il est animé par Marine Toualy et Clémence Vanié, co-fondatrices de l’application Chap Chap.

Mes épisodes coup de cœur 🤎 :

  • Saison 1 épisode 2 – Les confidences capillaires de Tarasbody. Un épisode très émouvant dans lequel la coach de fitness Tara revient sur son parcours capillaire. Elle confie un choc émotionnel qu’elle a vécu à l’enfance en lien avec ses cheveux.
  • Saison 2 épisode 2 – Les confidences capillaires de HoneyShay. Un épisode qui a profondément résonné en moi. J’ai notamment apprécié la séquence où Chaiyna, créatrice de contenu qu’on ne présente plus (enfin j’espère 😂) parle de la dualité entre les cheveux crépus naturels et la perruque. Il me rappelle cet article  que j’ai écrit sur la difficulté de porter ses cheveux en tout insouciance.

Parlons French

Je termine cette sélection par un podcast tout frais sorti en fin d’année dernière. Il s’agit du podcast de la créatrice de contenu Chaiyna, principalement connue pour sa chaîne Youtube « HoneyShay » que je suis assidument. Attention, son podcast n’a pas uniquement vocation à parler des sujets qui traversent les femmes noires mais j’ai décidé de l’inclure à cette liste en raison des deux derniers épisodes qui selon moi méritent toute notre attention. Elle y parle du fait d’être une femme noire de banlieue et musulmane, c’est-à-dire d’être à l’intersection de quatre oppressions que sont le sexisme, la négrophobie, le classisme et l’islamophobie. D’une part, j’estime que c’est capital de parler de race et classe en même temps car on a souvent tendance à opposer les deux ou à faire primer la race sur la classe. Je me suis totalement reconnue dans le récit de Chaiyna en tant que femme noire issue de classe populaire. D’autre part, j’estime aussi capital de mettre en valeur des femmes noires musulmanes puisque dans l’imaginaire collectif, toutes les femmes musulmanes sont arabes/maghrébines.

Mes épisodes coup de cœur 🤎 :

  • Le monde de l’influence vécu par une femme noire musulmane de banlieue
  • Être une femme noire de banlieue

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