Nous avons été nombreux et nombreuses à nous réjouir de la sortie du film Ni Chaînes ni maîtres de Simon Moutaïrou. En effet, c’était l’un des premiers films français grand public sur l’esclavage, et plus spécifiquement sur le marronnage. Cependant, comme l’a très justement souligné le réalisateur lors de la promotion du film, d’autres œuvres sorties à la fin des années 1990 abordaient déjà ces questions. Malheureusement, elles n’ont pas joui de la même visibilité.
Aujourd’hui, je souhaite ainsi vous parler du film historique 1802, l’épopée guadeloupéenne de Christian Lara. Ce long-métrage relate la résistance armée des Guadeloupéens, réunis sous le commandement du colonel Louis Delgrès, contre Napoléon Bonaparte qui entendait rétablir l’autorité de la France et l’esclavage dans les colonies de Saint-Domingue et de Guadeloupe. Le film est actuellement disponible sur Youtube, vous n’avez donc aucune excuse pour ne pas le visionner ! J’ai été personnellement très émue par son visionnage mais en même temps très fière de la lutte du peuple guadeloupéen contre l’esclavage. Je reste consternée par le fait que l’on connaisse si peu nos figures françaises de la lutte abolitionniste, alors que tout le monde est capable de citer des personnalités états-uniennes. Dans ce film, vous allez découvrir des figures comme celles de Louis Delgrès, Joseph Ignace, Solitude et Marthe-Rose.
Je te tiens tout de même à vous avertir que le film a été produit avec peu de moyens ; je préfère le dire pour éviter les comparaisons avec les superproductions américaines.
Enfin, cette chronique est aussi l’occasion de mettre en lumière Christian Lara, considéré comme le « père fondateur du cinéma antillais ». Il n’a cessé de rendre hommage à travers son œuvre cinématographique à la mémoire de l’esclavage. Dans une interview en 2006 sur afrik.com, il explique : « L’histoire m’a toujours passionné. Je me suis rendue compte que la nôtre était peu conne et qu’il fallait donc y remédier en la faisant découvrir aux plus jeunes. Je considère comme un devoir, en tant que cinéaste, de lui apprendre les actions de ceux qui les ont précédés ».

