Ma rétrospective de l’année 2025

L’heure est venue de faire mon bilan de l’année 2025 ! Cette année, j’ai eu beaucoup moins de coups de cœur que l’an dernier mais ce n’est pas une raison pour ne pas vous les partager. Fidèle à la ligne éditoriale de ce blog, j’ai sélectionné des coups de cœur afrocentrés ou en lien avec les thématiques du racisme, de la négrophobie et de la colonisation.

Livres (fiction)

Cette année, je me suis mise à lire beaucoup plus de livres de fiction alors que d’ordinaire, je préfère les essais.

No home, Yaa Gyasi

Un roman historique de l’autrice ghanéo-américaine Yaa Gyasi paru en 2016. Il retrace la descendance de deux demi-sœurs, Effia et Esi, nées et élevées dans des villages rivaux du Ghana à l’époque du commerce triangulaire au XVIIIe siècle. Les deux sœurs ne se connaissent pas et connaîtront deux destins opposés : l’une, Effia, est mariée contre son gré à un Anglais, capitaine du fort de Cape Coast et l’autre, Esi, est vendue en esclavage et expédiée aux États-Unis. À travers l’histoire de ces deux lignées familiales, le roman met en lumière les répercussions de l’esclavage sur la vie des individus et le racisme systémique.

J’ai adoré la construction de ce roman et des personnages. Je le recommanderais un million de fois à toute personne qui souhaite comprendre ce qu’est le racisme systémique.

L’envers de la peau, Jeferson Tenorio

Un roman brésilien publié en 2020, qui revendique puissamment l’humanité des personnes noires dans une société raciste. Dans ce roman, on suit Pedro qui vient d’apprendre que son père noir, Henrique, a été abattu par la police. Pedro retrace alors l’enfance de son père dans la pauvreté, son adolescence, ses relations amoureuses, son parcours professionnel, sa paternité. J’ai adoré le message de ce livre, et j’ai été très touchée par la manière dont le racisme traverse chaque pan de la vie d’Henrique.

Mère à mère, Sindiwe Magona

Un roman épistolaire sud-africain publié en 2024, inspiré d’une tragédie survenue dans un township du Cap en 1993 : l’assassinat d’une volontaire américaine, Amy Biehl par des étudiants en colère. Dans ce roman, l’autrice imagine comment la mère du tueur principal explique dans une lettre le parcours de son fils à la mère de la victime.

Sans surprise, cette lecture m’a bouleversée (même si elle a tout de même été moins éprouvante que ce que j’appréhendais). Elle m’a particulièrement marquée car elle m’a amené à réfléchir sur la notion de justice et sur la reconstruction d’une société comme l’Afrique du Sud qui a été profondément fracturée par son histoire raciale.

Mathématiques congolaises, In Koli Jean Bofane

Un roman qui décrit et dénonce les dessous de la politique congolaise : corruption, manipulations, crimes… J’ai adoré la critique sociale de ce livre, sa touche humoristique, son rythme entraînant ainsi que ses personnages bien construits. Étant d’origine congolaise, j’ai aimé découvrir certains quartiers de Kinshasa et lire quelques mots de lingala tout au long du roman. J’aimerais lire d’autres livres de l’auteur l’année prochaine, et de manière générale davantage de littérature congolaise.

Livres (non-fiction)

En ce qui concerne les essais, je n’ai eu que deux coups de cœur ! Ce sont deux livres anciens et fondateurs, que je recommande à tout le monde.

Portrait du colonisé. Portrait du colonisateur, Albert Memmi 

Un essai franco-tunisien paru en 1957 qui dresse un portrait de deux protagonistes (le colonisé et le colonisateur) de la relation coloniale. J’ai été frappée par la finesse des descriptions d’Albert Memmi. J’avais envie de surligner chaque phrase tant elles étaient véridiques et percutantes. L’auteur y aborde les privilèges du colonisateur, le racisme, l’assimilation, le bilinguisme colonial, l’affirmation du colonisé, et bien d’autres thématiques.

La Parole aux négresses, Awa Thiam

Un essai sénégalais paru en 1978 qui dénonce les multiples oppressions et violences – les mutilations génitales féminines, la polygamie, le blanchiment de la peau, etc. – subies par les femmes noires, en s’appuyant sur des témoignages. J’ai adoré cet ouvrage pour la puissance de son propos et son aspect précurseur.

Podcasts

N’Autre Histoire

« Le podcast qui parle de l’histoire autrement, du point de vue des subalternes, c’est-à-dire de celles et ceux invisibilisés par l’histoire dominante ». Si vous vous intéressez à l’histoire coloniale, ce podcast est fait pour vous ! Il rentre dans le genre des podcasts documentaires. La structure narrative de chaque épisode, et la bande-son font tout son charme.

J’ai particulièrement aimé les épisodes sur la musique et la colonialité. C’est d’ailleurs un sujet que j’aborde régulièrement dans mon blog.

everything is black.

« Un podcast de sociologie afroféministe qui discute de différents sujets à travers le regard des femmes noires ». J’aime beaucoup la perspective sociologique du podcast. C’est la première fois que je découvre un podcast de ce genre et j’en suis très contente !

Qu’est-ce qui pourrait sauver l’amour ?

« Le podcast inclusif qui questionne notre rapport à l’amour. Il se compose d’interviews, de témoignages et d’épisodes solos ». J’aime beaucoup le ton intimiste du podcast et le fait qu’il m’inspire plein de réflexions.

Films

Sinners, Ryan Coogler

Un film de Ryan Coogler qui nous plonge dans la Louisiane des années 30 pendant la Prohibition. En réalité, je ne sais pas si c’est un coup de cœur car je suis sortie du cinéma en n’étant pas sûre d’avoir tout compris au film. Toutefois, j’ai beaucoup aimé en discuter avec d’autres personnes et explorer les différentes interprétations du film. En outre, il mérite définitivement sa place dans cette liste car il rend un hommage incroyable à la musique afro-américaine.

À bout, Tyler Perry

Un drame social sur une mère célibataire dont la vie déraille brutalement. Ce film a réussi à me faire ressentir la détresse et l’épuisement mental de cette femme. Mention spéciale pour la fin du film que j’ai adoré !

Le 13e, Ava DuVernay

Un documentaire sur l’incarcération massive des afro-américains. Il est disponible sur Netflix depuis un long moment et je me suis enfin résolue à le visionner cette année. Il est très intéressant, bien construit et révoltant à regarder. Il m’a même donné envie de rédiger un article sur ce sujet.

La voisine idéale, Geeta Gandbhir

Un documentaire qui retrace le meurtre raciste d’une mère de famille noire en Floride, à travers des images de surveillance de la police. C’est un documentaire bouleversant qui nous rappelle amèrement que le racisme tue.


Bonne année 2026 et un grand merci pour continuer à lire mes articles et/ou me suivre sur Instagram ! Cette année, on a dépassé les 5 000 vues sur le blog et les 1500 abonné.es sur Instagram et je vous en suis très reconnaissante.

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