Autrice : Freddi Williams Evans
Éditions : La tour verte
Pages : 336
Une fois n’est pas coutume, on se retrouve aujourd’hui pour une review littéraire direction la Nouvelle-Orléans !
Freddi Williams Evans, historienne de la musique africaine, nous retrace l’histoire passionnante du Congo Square, un lieu mythique de la culture afro-américaine. Dès le début du 18ème siècle, cette place, appelée Congo Square, accueille les rassemblements des Africains et des descendants d’Africains qui s’y divertissent, chantent, dansent, font du commerce et prient. En effet, le Code Noir de Louisiane impose aux esclaves le dimanche comme un jour chômé et ces derniers en profitent pour célébrer leurs cultures.
Cultures au pluriel car sur cette place, se réunissent une diversité de participants. Des émancipés et des esclaves. Nés en Afrique aux origines ethniques variées, nés aux Etats-Unis, nés dans les Caraïbes. La richesse de ces cultures se retrouve dans les instruments (le tambour, le banza, les marimbas, le boula, le cata, …), les chansons et les danses (la danse Congo, la Calinda, la Bamboula, la Counjaille…), que F. Williams Evans met en lumière grâce à un travail de recherche minutieux. Beaucoup de ceux-ci sont importés du continent africain.
La culture émanant de Congo Square a considérablement influencé la naissance du jazz et du blues et imprègne encore la musique afro-américaine mais aussi nationale.
Mon ressenti
Je recommande ce livre à tous les amoureux et amoureuses de la musique et à celles et ceux qui, comme moi, sont fascinés par les liens entre l’Afrique et les Amériques.
Ce livre est un hommage puissant aux descendants d’Africains qui ont su préserver leurs traditions culturelles malgré des conditions de vie extrêmement difficiles. Il illustre également la force du brassage culturel entre les Africains, les afro-descendants, les Européens et les Amérindiens.
Même s’il inspire l’admiration, cet ouvrage m’a laissé un goût amer en ce qu’il décrit à quel point les faits et gestes des esclaves noirs (mais, en vérité, aussi des émancipés) étaient contrôlés : leurs déplacements, leurs rassemblements, leurs pratiques culturelles et religieuses, leurs choix vestimentaires, etc.
Enfin, j’ai apprécié que la problématique de l’appropriation culturelle soit abordée en filigrane, à travers le cas de l’artiste blanc Edwin Pearce Christy qui s’est clairement inspiré de pratiques observées sur Congo Square sans jamais reconnaître l’origine africaine de ses chansons.
Je tiens toutefois à signaler qu’il se peut que vous soyez quelque peu perdus à certains moments du livre ou que vous trouviez certains passages trop descriptifs si, comme moi, vous n’êtes pas une spécialiste en musique.
Bonne lecture 🤎 !


Une réponse à “Congo Square, racines africaines de la Nouvelle-Orléans”
[…] terminer cet article par une note positive, je vais donc citer ce livre que j’ai chroniqué ici. Il retrace l’histoire du Congo square, un lieu mythique de la culture afro-américaine à la […]
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